dimanche 15 mars 2015

- Cendres, sable et poudre de riz -

« Cette chaleur sèche et poussiéreuse. On sent cette terre ocre se coller sur son visage, pénétrer le nez, les bronches. Le soleil est au zénith. Il fait trop chaud pour le sentir. Les échoppes font la sieste, au frais. Trop chaud pour héler. Tu marches, toi, blanche, au milieu des ruelles de terre. On te regarde. Cette atmosphère s’enfonce aux tréfonds de tes tripes et s’emmêlent. Tu fermes les yeux, projetée dans le passé, à plusieurs milliers de kilomètres de là : tu vois ces quartiers de viandes suspendus aux crochets de bouchers dans la rue ; les coins des chaussées envahis par les déchets de mangues, oranges, bananes qui pourrissent sous le groin des cochons ; le regard amusé des locaux qui t’attendent ; et le bruit. La télé, la radio, les cris, toujours plus forts. Tu souries. Tu souries parce que tu ouvres à nouveau les yeux, tu te retrouves au milieu de ta pensée. Tu souries parce tu réalises que tu l’aimes ; tu aimes cette ambiance, cette chaleur douloureuse, ce bruit insolent, ces rapports enfantins… Tu souries parce que tu dois partir. Tu souries pour ne pas pleurer. »




Aucun commentaire: